1919, la rentrée triomphale du 77e Régiment d'Infanterie

En septembre 1919, la Ville de Cholet organise une réception triomphale pour le retour de son régiment.

Malgré l'armistice du 11 novembre 1918, les mobilisés du 77e Régiment d'Infanterie ne rentrent pas immédiatement dans leur foyer. Le gouvernement tient à conserver une armée puissante jusqu'à la signature du traité de paix, qui n'intervient que le 28 juin 1919, avec le traité de Versailles. La démobilisation est donc progressive et commence par les hommes les plus âgés. Les classes de réserve, c'est à dire les soldats de moins de 32 ans, sont maintenues sous les drapeaux jusqu'en juillet 1919. Le renvoi des soldats du 77e à la vie civile s'opère en septembre 1919. Leur retour est célébré en grande pompe à Cholet. Les célébrations commencent le dimanche 14 septembre par la rentrée solennelle du régiment d'infanterie, un hommage aux morts, devant le monument aux Morts de 1870, place de la République, une grande revue des troupes place Travot, le salut aux drapeaux des trois régiments de Cholet (77e, 277e et 72e territorial) puis un concert au Mail. Pour le retour des braves soldats, la ville s'est pavoisée et parée de lumières et de feuillages. " À toutes les fenêtres, les trois couleurs claquent au vent, dans les rues s'élèvent des arcs de triomphe ". C'est l’œuvre du Comité des fêtes et des Comités de quartiers. Le lundi 15 septembre, l'hommage est plus sobre et pieux : un grand autel sur la place Travot, un office religieux suivi d'un dépôt de gerbes au cimetière. Dans l'après-midi, remise des prix de vertu pour six jeunes filles qui arrivent au bras de soldats mutilés. Les cérémonies s'achèvent le lundi soir par un grand feu d'artifice, place de la République. Cette grande fête ne peut cependant masquer le deuil qui frappe les nombreuses familles dont les vêtements noirs rappellent ceux qui sont tombés pour le pays et qui ne reviendront jamais. En hommage à leur douleur et au sacrifice ultime, un emplacement est spécialement réservé aux veuves et aux orphelins de guerre pendant les cérémonies.