Les archives du Choletais
Les archives du Choletais

Au Théâtre Saint-Louis et à la Médiathèque

Qui a tué Karl Müller ?

MINI-EXPO

En 2013, à l'occasion de la représentation "Le repas des fauves", le service des Archives a réalisé une mini-exposition intitulée ENTRE FICTION ET RÉALITÉ qui relate l'assassinat d'un officier allemand Karl Müller pendant l'Occupation. Trois ans plus tard, une classe de lycéens s'est penchée sur l'affaire...

L'attentat du 27 février 1941

Le 27 février 1941, dans la soirée, un soldat allemand est abattu d'un coup de revolver, place de la République, à Cholet. Après avoir passé la soirée dans un des cafés de la rue Nationale avec d'autres militaires de l'aviation allemande, le soldat Karl Müller s'en retournait seul, à pied, à l'Hôtel de France, boulevard Gustave Richard où il devait retrouver un camarade. A 22 heures, le Commissaire de police est informé de cet assassinat. Il charge plusieurs de ses agents de patrouiller, d'arrêter et de fouiller toutes les personnes suspectes. Pendant ce temps, un brigadier et six jeunes du patronage Notre-Dame recherchent, à l'aide de lampes de poche, la douille de la cartouche tirée. Elle est retrouvée près du monument aux Morts de la guerre de 1870, situé sur la place de la République. De marque S.F.M (Société Française de Munitions), elle correspond aux douilles utilisées par les soldats allemands.

Les représailles allemandes

La nouvelle de l'assassinat est transmise par le Commissaire de police à la Kreiskommandantur. La réaction des autorités allemandes est immédiate et vise à assurer la sécurité de ses soldats. Les cafés, restaurants et cinémas sont immédiatement fermés ; la circulation est interdite après 20 heures (les saufs-conduits accordés doivent donc être rapportés). Plusieurs centaines de personnes sont contrôlées. Le coupable de l'assassinat risque la peine de mort. En guise de représailles, le Feldkommandant inflige une amende de 1 000 000 de francs à la population choletaise, payable sous huit jours.

La levée des sanctions

Afin d'éviter de plus lourdes sanctions et de marquer la bonne volonté de la population, le Maire de Cholet, Alphonse Darmaillacq, s'engage à réunir la somme sous 48 heures. Malgré l'enquête et l'appel à la délation, l'assassin du soldat Karl Müller ne sera finalement jamais retrouvé. Afin de récompenser la bonne volonté du Conseil municipal et de la police choletaise dans la recherche du meurtrier, l'armée d'occupation annule la sanction et restitue l'amende versée par la population. Pour intimider les résistants et maintenir l'ordre, de nombreux avis nominatifs d'exécution, touchant des auteurs de sabotage ou de violence envers l'occupant, sont placardés dans les rues de Cholet.

Le Code des Otages

À quelques mois près, la Ville de Cholet a donc eu beaucoup de chance. En effet, dès septembre 1941, une ordonnance dite « Code des Otages » punit les attentats en exécutant des otages :

* 48 personnes sont fusillées en réponse à l'attentat de Nantes contre le lieutenant-colonel Karl Hotz. 

* 50 personnes sont exécutées près de Bordeaux après l'assassinat de l'officier Hans Reimers...


5H25 - Lettre du brigadier Testard, 28 février 1941. Coll. AMC 1 3
5H25 - Lettre du brigadier Testard, 28 février 1941. Coll. AMC

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5H25 - Notes sur l'enquête, 1941. Coll. AMC 3 3
5H25 - Notes sur l'enquête, 1941. Coll. AMC

Montage de l'exposition au théâtre

Les lycéens s'emparent de l'affaire Müller !

Affiche de la mini-expo
Affiche de la mini-expo

En 2016, une classe de lycéens, option Littérature et Société, est venue enquêter aux Archives sur l'affaire Karl Müller. Leur travail d'écriture a été exposé à la Médiathèque 👇

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