Les archives du Choletais
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Le sort des enfants abandonnés au 19e siècle

A l'occasion de la Journée Internationale des Droits de l'Enfant, retour sur l'abandon des enfants à Cholet au XIXe siècle et sur leur envoi à l'hospice d'Angers.

Sous l'Ancien régime, l'abandon des enfants se fait aux portes des églises ou des communautés religieuses. Au début du XIXe siècle, l'Etat décide d'instaurer des tours, tourniquets permettant de déposer anonymement les enfants qui peuvent ainsi être pris en charge immédiatement et non plus soumis aux intempéries ou menaces diverses dans la rue. L'objectif est bien sûr d'éviter la mort de l'enfant et de limiter les infanticides. Les enfants sont ensuite envoyés au loin car l'autorité suspecte certains parents de se proposer pour être nourriciers de leurs propres enfants abandonnés et être ainsi dédommagés. Les nourrices gardent en même temps plusieurs enfants abandonnés afin de gagner un salaire convenable. En 1796, la nommée Vion, habitant Cholet, reçoit 10 francs par mois pour garder un enfant trouvé. A cette époque la mortalité des enfants abandonnés est très importante.

8Fi3093 - L'Asile, rue Tournerit. Coll. AMC
8Fi3093 - L'Asile, rue Tournerit. Coll. AMC

A Cholet, il n'existe pas de tour d'abandon. Les enfants abandonnés sont regroupés puis envoyés à l'hospice d'Angers aux frais de l'hospice de Cholet. Mais la route est fatale pour nombre de nourrissons. En 1831, le Conseil municipal de Cholet "considérant que les enfans naissans ne peuvent être transportés au loin sans de graves dangers pour leur santé surtout en hiver où le froid peut les faire périr " entame, sans succès, des démarches pour que les enfants abandonnés restent dans la commune jusqu'à leur trois ans et qu'une tour d'abandon soit mise en service à l'hospice de Cholet.

En 1870, l'hôpital de Cholet envoie toujours les enfants trouvés à Angers malgré la création d'un orphelinat (Hérault) en ses murs, qui peut accueillir une trentaine d'enfants. L'âge minimum est de 8 ans et seules les filles sont acceptées, jusqu'à leur 21 ans ! A leur sortie, elles disposent d'un trousseau qu'elles ont confectionné elles-mêmes et l'orphelinat s'engage à leur trouver un travail, en lien avec ce qu'elles ont appris à l'orphelinat. 

Pour en savoir plus

Vous pouvez consulter, en salle de lecture des Archives, le dossier 5Q401 - Commission de surveillance des enfants trouvés et abandonnés, formation : arrêté préfectoral, correspondance, 1855.

Une enfant trouvée


1E24 - Billet de dépôt d'enfant, 1819. Coll. AMC
1E24 - Billet de dépôt d'enfant, 1819. Coll. AMC
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