Chaud, les bains

En 1965, seulement 43 % des logements choletais sont équipés d'une douche ou d'une baignoire !

Au XIXe siècle, les pouvoirs publics, encouragés par le courant hygiéniste, tente d'inculquer de nouveaux préceptes d'hygiène à la population. Dès 1900, la municipalité de Cholet souhaite établir un service de bains-douches dans le quartier Saint-Pierre. Les difficultés financières puis la Première Guerre mondiale ajournent le projet. Les ouvriers peuvent cependant profiter des douches de l'hospice pour une somme modique. La Ville privilégie l'éducation à la propreté des enfants en équipant les écoles primaires publiques de commodes lavabos et de baquets pour le bain. En 1915, malgré les temps difficiles, la générosité des choletais permet l'envoi au 77e Régiment d'infanterie d'un appareil de bains-douches adapté au front. Les industriels Pellaumail, Brémond, Vilain et Turpault offrent, en supplément, un lot de 500 serviettes pour les soldats.

La question des bains-douches refait surface dans les années 1930 et le Conseil municipal vote la construction de deux établissements, l'un rue de Rambourg et l'autre à l'angle de la rue Porte-Baron. En ces lieux, il faut débourser 1 fr 50 pour une douche, 2 frs 50 pour un bain et 25 cts pour un savon. Pendant la Seconde Guerre mondiale, les bains-douches sont saturés par l'arrivée des réfugiés du Nord et de l'Est. De plus, en raison de la pénurie de charbon, ils n'ouvrent plus au public que du vendredi au dimanche midi … et les troupes d'occupation allemandes réquisitionnent les lieux les jeudi et vendredi après-midi ! L'après-guerre est synonyme de grands projets de construction. Les nouveaux logements sont tous équipés de WC et de salle de bains. Malgré cela, en 1965, plus de la moitié des logements choletais n'a ni baignoire ni douche. Les bains-douches de la rue de Rambourg ferment en 1977 et ceux de la rue Porte-Baron sont transférés en 1999 dans l'ancienne maison du gardien du parking Mondement où ils sont toujours en service.