Un carnaval urbain

Au XIXe siècle, sous l'influence de la bourgeoisie des villes, les fêtes carnavalesques sont progressivement organisées et contrôlées par les pouvoirs publics.

Fête d'origine païenne le carnaval est, au Moyen-âge, étroitement surveillé par l'église qui en fixe les dates et la durée. Les fêtes de carnaval s'accompagnent alors de nombreuses manifestations qui bouleversent l'ordre établi en un chaos éphémère. Cet aspect disparaît peu à peu au profit de bals masqués, de festins et de défilés spontanés dans les rues. Craignant les débordements, la Ville de Cholet réglemente ces manifestations carnavalesques : tout déguisement contraire aux mœurs et à la décence est proscrit ; les travestis ont interdiction de pénétrer dans les maisons et les boutiques ; ils ne peuvent en aucune circonstance s'arrêter devant les églises et troubler les cérémonies ; il leur est défendu de porter des armes et de s'insulter entre eux ; enfin, toute personne encore masquée après mardi-gras est verbalisée par la police. Au milieu du XIXe siècle, selon la presse de l'époque, les défilés du carnaval de Cholet sont souvent peu brillants : " peu de travestis, quelques masques, desdéguisements simplistes de charlatans, de truands et d'insignifiants Pierrots " ! La fête se perd.

Plusieurs notables Choletais, désireux de relancer la tradition, se réunissent en Comité et organisent le carnaval de manière différente. De nouvelles festivités apparaissent, la priorité est donnée aux chars allégoriques et aux cavalcades qui deviennent les moment forts de la fête. Les défilés sont encadrés par le Comité comme en témoignent les programmes officiels anciens. Les groupes défilent en ordre en intervalles de 8 mètres. Le cortège suit une trajectoire définie à l'avance de manière à contrôler l'espace public. Ce nouveau carnaval attire une foule de monde. Les fêtards deviennent spectateurs et s'agglutinent le long des rues pour voir passer les chars. A la fin du XIXe siècle, la fête est plus touristique avec un rayonnement d'attraction qui va bien au-delà de Cholet.