Franck et les premiers Durham de Cholet
Au XIXe siècle, le bétail représente une source de revenu importante à Cholet : les vaches fournissent des veaux et du lait, les bœufs d'abord utilisés comme animaux de trait sont ensuite engraissés pour la viande.
En 1842, les notables et agriculteurs du Comice Agricole de Cholet tentent d'introduire à Cholet la race Durham pour la croiser au cheptel existant. Mais Franck, le taureau sur qui repose tous les espoirs, ne va pas combler les attentes des agriculteurs. Le Comice Agricole peine à acquérir un taureau de cette race très prisée à l'époque : au Pin, celui mis en vente coûte trop cher et les membres du Comice arrivent en retard à la deuxième vente de la région à cause de la lenteur des moyens de transport de l'époque. En déséspoir de cause, ils empruntent un taureau au haras de Baugé pour la saison des saillies. Une charrette attelée de plusieurs bœufs est prévue pour le transport qui réclame de multiples précautions car l'animal " est sujet à des mouvements de gaité et d'humeur qui rendent son transport difficile ". La bête occasionne de grosses dépenses mais ne peut rendre immédiatement les services attendus puisqu'elle arrive " à une époque où l'on n'a pas l'habitude de faire saillir les vaches ".
Quelques mois plus tard, les agriculteurs font grise mine. Si Franck " se porte bien ", il est " un peu lent " et montre peu d'ardeur à la tâche. En février 1843, le maire de Cholet annonce au préfet que Franck a fait, seulement une vingtaine de saillies, et que, depuis quelques semaines, il n'en fait plus aucune. " Le voyant parresseux ", le Comice augmente la ration d'avoine journalière censée le rendre plus vigoureux, en vain. Après toutes ces déceptions, les éleveurs ne baissent pas les bras. Ils achètent une bête, de la même race, mais un peu plus jeune. C'est ainsi que la race Durham, venue d'Angleterre, s'est implantée, par croisement avec la race mancelle, dans le choletais. Elle produit des bêtes de grandes tailles, peu utiles au travail selon les agriculteurs de l'époque, mais qui peuvent être engraissées plus rapidement avant d'être vendues au marché aux boeufs.
Une histoire de boeufs !
Pour en savoir plus
Vous pouvez consulter, en salle de lecture des Archives, les dossiers :
3F22 et 23 - Concours, subventions, achats de taureaux, de matériel : correspondance, instructions, circulaires, états budgétaires, listes des prix, affiches, rapports, compte-rendus de réunions (1834-1899).