Quand les arbres racontent l'histoire
1945, les arbres de plusieurs grandes avenues choletaises sont à terre. Maladie du bois, forte tempête ou bombardement… la raison de cette hécatombe nous révèle un pan de l'histoire choletaise.
Janvier 1945, l'hiver est déjà bien installé et le choletais subit une crise du chauffage sans précédent. Entre les réquisitions militaires, le rationnement et les difficultés de transport, la population est presque totalement dépourvue de bois de chauffage. Des mesures sont prises pour approvisionner les foyers prioritaires en charbon : familles de prisonniers, de réfugiés, les familles nombreuses mais aussi les hôpitaux et les boulangeries, mais le stock ne suffit pas. C'est pourquoi l'administration se décide à sacrifier les arbres en bordure des voies urbaines. Sont concernés, entre autres, les boulevards Gustave Richard, Victor Hugo, Hérault, Chanzy, Delhumeau-Plessis, l'avenue Maudet et la place de la Demi-lune. C'est avec un serrement au coeur que la foule assiste à la mise à terre des marronniers du boulevard Gustave Richard, considéré alors comme l'une des plus belles avenues de la ville. Lorsque vient le tour des platanes de l'avenue Maudet, les industriels de la chaussure font, eux aussi, part de leurs revendications. Ils ont besoin du bois pour le montage des semelles de bois des galoches d'enfants et demandent que certains arbres leur soient réservés. Pour calmer les critiques, la municipalité s'engage à replanter immédiatement des platanes et des tilleuls argentés et confie cette tâche aux frères Bodet, pépiniéristes de Cholet.
Pour en savoir plus...
1D19 - Délibération du Conseil municipal, 14 février 1945. Coll. AMC