Les bonnes âmes du carnaval
Le carnaval de Cholet s'inscrit dans la tradition des fêtes de bienfaisance du XIXe siècle : parmi les chars composant la cavalcade, un char de charité, en forme de récipient, récolte des fonds pour aider les plus pauvres.
Chaque année, depuis 1906, les quêteurs bénévoles du Comité Permanent des Fêtes, porteurs d'un insigne officiel rouge et jaune, collectent des fonds tout au long du parcours. Les dons sont versés au bureau de bienfaisance. Sur les billets de tombola du bœuf gras, vendus pendant le carnaval, une obole est prélevée pour les plus démunis. Dans les années 1970, on donne aussi au profit du foyer des " vieux " et des orphelinats de Cholet.
Les Choletais savent être encore plus généreux lorsque des catastrophes, économiques ou écologiques, frappent les populations plus ou moins proches :
- en 1906, un coup de grisou dans une mine de Courrières (Pas-de-Calais) fait plus de 1000 victimes parmi les mineurs. Le Comité Permanent des Fêtes décide d'affecter le produit de la quête aux familles des victimes ;
- en 1912, l'incendie à Cholet de l'usine Richard laisse plus de 350 ouvriers au chômage. Les dons récoltés lors du carnaval sont destinés à aider les chômeurs ;
- en 1930, ce sont les victimes des inondations du midi qui bénéficient de la générosité des Choletais ;
- en 1959, les sinistrés des cyclones à Madagascar…
Le char de charité défile, pour la dernière fois en 1984, mais l'entraide ne disparaît pas pour autant complètement. En 1991, au cours de la soirée de l'élection des ambassadrices, une somme est prélevée sur la recette des entrées pour être ensuite reversée à des œuvres humanitaires et sociales.