Du boeuf gras à la tombola
Atlas, Sa Majesté Cholet, Marjolet, Lamoureux, Chardonnet, Carillon, Joli, Fernand, Libertin, Pigeon, pendant plusieurs décennies, les groupes et les chars de la Mi-Carême vont partager la vedette avec un... quadrupède issu de l'élevage local ! Le bœuf gras devient une des traditions de la Mi-Carême au XXe siècle.
En 1898, les organisateurs de la Mi-Carême mettent en place, au profit des pauvres, une grande tombola dont le premier prix est un bœuf gras proposé par les bouchers de la Ville. Cette idée est reprise en 1922 et le bœuf gras s'installe, cette fois-ci durablement, lors des défilés de la Mi-Carême.
Le Comité des Fêtes fait appel à tous les fermiers et éleveurs de l'arrondissement de Cholet pour acheter la bête. Celle-ci défile ensuite chaque année pendant le défilé. De 1922 à 1954, la tradition perdure malgré la hausse des prix du bétail et les épidémies aphteuses qui viennent parfois perturber la fête. Ainsi, en 1935, en pleine crise économique, les réjouissances se doivent d'être peu onéreuses. En guise de bœuf gras, c'est donc un vieux bouc, quelque peu décharné, qui va défiler, faisant osciller les spectateurs entre rire et pitié.
Jusqu'à la Seconde Guerre mondiale, le billet de tombola coûte seulement un franc, mais rapporte gros à l'heureux gagnant. Traditionnellement, le bœuf gras est revendu à un des bouchers de la Ville. Dans les années 50, Sa Majesté le bœuf gras disparaît des lots de tombola, détrôné par de nouveaux produits de consommation : voiture, télévision, meuble, vaisselle... Il refait quelques apparitions, souvent en deuxième lot, dans les années 70, pour disparaître définitivement, en 1983, lors de la dernière tombola.