La propagande
Qu’elle provienne de la force d’occupation ou du gouvernement de Vichy, la propagande constitue, tout au long de l’Occupation, une arme redoutable. Les affiches de propagande ont une vitalité et une force d’évocation qui aident à comprendre ce qu’a été le vécu quotidien d’une population pendant ces années d’occupation.
La propagande, qu’elle provienne de la force d’occupation ou du gouvernement de Vichy, constitue tout au long de l’Occupation une arme redoutable. Un flux continu d’affiches et de tracts alimente une guerre des images. Celles-ci ont une vitalité et une force d’évocation qui aident à comprendre ce qu’a été le vécu quotidien de millions de gens pendant ces années dramatiques.
Dans un premier temps, les affiches de guerre s’articulent autour du programme de Vichy, des difficultés de la vie quotidienne et du travail en Allemagne. Viennent ensuite, des affiches de propagande allemande qui sont à la fois des affiches anti-britanniques, anti-américaines, anti-communistes et anti-juives, le plus souvent d’une rare violence, destinées à désunir les Alliés, à encourager les dénonciations et à démoraliser la population.
La propagande de Vichy
Le désarroi qui s’empare du pays au lendemain de la défaite conduit un grand nombre de Français à confier leur destin à un homme « providentiel », le maréchal Philippe Pétain. Une fois muni des pleins pouvoirs et fort du prestige dont il bénéficie auprès des Français, Pétain met en place sa « Révolution nationale ». La propagande s’organise, dès lors, de manière ordonnée autour de deux thèmes que relaient les affiches : le culte du Maréchal et la devise du nouveau régime de l’État français : « Travail, Famille, Patrie ».
Dès son avènement, l’État français se déclare hostile à l’Angleterre. Le bombardement par la Royal Navy de la flotte française ancrée à Mers el-Kébir, le 3 juillet 1940, pour empêcher qu’elle ne tombe aux mains des Allemands, sert de prétexte à l’expression d’une aversion sans cesse entretenue. L’Angleterre demeure l’ennemi héréditaire qui s’applique, désormais, selon Vichy, à conquérir les colonies françaises, à diffuser des bobards et à soutenir le général De Gaulle.
La propagande allemande
La « Propaganda Abteilung », délégation du ministère de la Propagande du Reich en France occupée, s’installe à Paris le 18 juillet 1940. Elle a pour missions d’informer les forces d’occupation, de surveiller et d’orienter l’opinion publique française. Dès juillet 1940, les campagnes de propagande par voie d’affichage sont phénoménales. Les avis à la population et les affiches allemandes sont prioritaires et priment sur ceux de Vichy.