Les ouvrières textiles à l'honneur
Au début du XXe siècle, deux prix récompensent les ouvrières textiles !
Pour la première fois, en 1908, une reine de la Mi-Carême est élue. C’est une initiative du Comité des fêtes pour intéresser la population ouvrière au défilé et un succès : « cette innovation est un hommage rendu au travail. Aussi espérons nous qu’elle passera dans nos mœurs et se perpétuera dans l’avenir ». L’année suivante, le Comité des fêtes organise un roulement pour élire la Reine des Tissages (ou Reine du Mouchoir). Trois tissages sont mis à l'honneur : à l'intérieur de chaque maison, les jeunes filles âgées de 17 à 25 ans, sont éligibles et élues par leurs camarades féminines. La première année, le tissage Brémond est désigné pour choisir une reine, et les établissements Allereau et Pellaumail, les demoiselles d’honneur. Quelques années plus tard, c’est un tirage au sort qui détermine, entre les trois candidates, celle qui sera la reine. Après la Seconde Guerre mondiale, de nouvelles industries s’installent à Cholet. Pour s’adapter à l’évolution industrielle de la ville, l’élection de la reine ne se cantonnent plus uniquement au secteur textile. Chaque année, une branche industrielle différente est représentée. On élit à tour de rôle, des reines de la métallurgie, de la bonneterie, du commerce, de l’agriculture …
Avant cela, en 1905, un prix de vertu voit le jour grâce au don d'Adrien Delhumeau. Il récompense, chaque année, une fille pauvre et vertueuse " qui par son travail aura le plus contribué à améliorer le sort de sa famille ". La jeune fille porte alors le titre de Rosière. Signe de l'importance de ce prix, le couronnement de la Rosière se déroule le jour de la fête nationale du 14 juillet. Jusqu'en 1971, la grande majorité des bénéficiaires du prix Delhumeau travaille dans l'industrie textile comme bobineuse, dévideuse ou piqueuse en confection… reflet de la population ouvrière de la ville et similitude avec les Reines de la Mi-Carême qui, jusqu'en 1937, sont les reines du mouchoir de Cholet.