Rue Bretonnaise

En 1865, Paul Baron (1848-1916), marchand de fer, fait appel à l'architecte François Daviau pour un projet de maison à construire rue Bretonnaise. Les travaux de cette maison bourgeoise sont terminés dans les années 1870.

L'habitation comprend au rez-de-chaussée une cuisine, une salle à manger, un petit salon et un salon de compagnie ; trois chambres dont deux avec cabinets de toilette à l'étage et au grenier, les chambres des trois domestiques, une fruiterie et une lingerie. Un magnifique portail en fer forgé clôt le jardin.

Cet immeuble est de style architectural éclectique avec une inspiration principale néo-classique (façade symétrique, plate ; disposition régulière des ouvertures ; menuiseries à deux vantaux, porte tiercée, etc). La composition joue sur un contraste entre la pose à-plat des pierres calcaire des trumeaux (comme au XVIIIe) et le traitement en relief des décors : soubassement et chaînage avec joints en retrait, linteaux ornés de festons sculptés (guirlande de feuillages, de fleurs ou de fruits dont on décorait aux jours de fête les façades des maisons), claveaux décorés, etc. Dans ce style architectural, tout est prétexte à la multiplication des reliefs. C’est l'époque du triomphe des modénatures qui accrochent le soleil et créent des jeux d’ombres sur les façades. Le toit mansardé n'est pas en reste non plus. Il est décoré d'épis de toiture et traité avec des croupes bien pentues sur les pignons qui permettent de faire ressortir deux magnifiques souches de cheminées en briques moins ouvragées néanmoins que dans le projet initial.

Quelques années plus tard, en 1873, Paul Baron fait édifier une orangerie à l'arrière de la maison, selon les plans de l'architecte Anatole Bréhéret. Son fils, négociant, fera construire des écuries dans le jardin.

La maison restera dans la famille Baron pendant trois générations.