Les archives du Choletais
Les archives du Choletais

Don - Cahier de chansons

1J128 - Cahier de François Raimbaud, 1910. Coll. AMC
1J128 - Cahier de François Raimbaud, 1910. Coll. AMC
9J128 - Page de garde. Coll. AMC
9J128 - Page de garde. Coll. AMC

9J128 - Échelle de la classe 1907. Coll. AMC
9J128 - Échelle de la classe 1907. Coll. AMC

Les Archives ont reçu en don un petit cahier ayant appartenu à un soldat de la classe 1907, caserné à Cholet. À l'intérieur de ce cahier, tenu pendant la conscription de son propriétaire, sont recopiées les paroles de nombreuses chansons, des dessins et des lettres : 49 chansons d'auteurs connus mais aussi nées de la plume du soldat, une lettre "de parents à leur fils", un récit romancé, plutôt grivois, sur les liaisons de la femme du capitaine du 77e Régiment de la caserne Tharreau. Les femmes sont partout dans les textes et les dessins, visiblement autant que dans les pensées du jeune conscrit ! Son travail de copie est de longue haleine : les textes ne sont pas tous copiés à la même époque, parfois, plutôt que la date, c'est le décompte des jours restants avant la quille (fin du service militaire) qui apparaît. 

Liste des chansons

Le passe-partout - Départ de Virginie - Le retour du soldat - Le petit panier - Retour au pays - Gentille bergère - Ma jolie - Au bataillon d'Afrique - L'Andalouse - La ferme des Rosiers - Les petites Nazairiennes - Gentil pinson d'amour - Le ballon dirigeable - Les dragons de Villars - Pas sur la bouche - Ne le fait pas soldat - Elle n'était pas jolie - Le pot pourri - Valse brune - Ma miette - Lilas blancs (de Théodore Botrel) - Une journée au quartier - J'ai tant pleuré - La berceuse aux étoiles - Les chefs d'oeuvres de Dieu - C'était un rêve - L'Italienne - Le patre des montagnes - Le violon brisé (chanson patriotique) - Oublions le passé - Maman la Violette - Bonsoir Mam'Zelle - La chanson du Patour (de Thédodore Botrel) - Les petites Bretonnes - Frou Frou - Dors mon gâs (de Théodore Botrel)- La correspondance - L'orpheline de Vincennes - Bazenne - Les petites Choletaises - Mon gosse - C'est notre pays - Ninon, voici les roses - Lettres d'un déserteur - Tout le long du boulevard - Chanson des Galonnards - Oh Charlotte - Le ruban flottant- Chanson la Fauvette - Petite Tonkinoise. 

François Reimbaud ou Raimbaud, cultivateur, est né le 4 septembre 1887 dans la commune des Touches, en Loire Inférieure (aujourd'hui Loire Atlantique). Comme tous les hommes de sa génération, il est appelé l'année de ses vingt ans, pour effectuer sa période de conscription. 

Sa fiche matricule nous apprend qu'il mesure 1,68 mètre, qu'il est brun, que son visage est rond et qu'il a des yeux gris. Dans la case "niveau instruction", il est indiqué qu'il sait lire et écrire. Dans son cahier, l'écriture est d'abord maladroite et s'améliore avec le temps.

Il est incorporé au 77e Régiment d'Infanterie de 1909 à 1911. C'est pendant cette période qu'il tient un petit cahier où il recopie les paroles des chansons en vogue à l'époque. Il s'essaie aussi à la composition avec quelques histoires et chansons en lien direct avec la ville de Cholet. Remplir un cahier de textes de chansons est une pratique courante pour les jeunes gens effectuant leur service sous la 3e République.

En 1914, François est mobilisé aux armées et part sur le front. Fait prisonnier en mai 1918, il ne retourne dans ses foyers qu'en janvier 1919, se marie et s'installe près d'Ancenis. Il décède peu avant la Seconde Guerre mondiale.

Ce cahier, témoignage de son époque, révèle un pan d'histoire de la période d'avant-guerre un peu frivole. Il a été retrouvé, chez un brocanteur de la commune de Berck, département du Pas-de-Calais, glissé au milieu d'un lot de vieux livres de couture, par un jeune passionné d'histoire qui en a aussitôt fait don aux Archives municipales de Cholet. 

👉 Pour écouter des extraits des chansons d'époque

Les Petites Choletaises de François Raimbaud


Les petites Choletaises
C'est incontesté
Ne vous en déplaise
Sont de fières beautés
Leurs oeil plein de flammes
Leur divins appas
font pâlir les femmes
Et rougir les gats.

Les petites Choletais
Quand elles ont vingt ans
Font tressaille d'aise
Leurs pauvres amants
Quoique leurs mères y fassent
Elles savent bien comment
D'un homme d' glace
En faire un homme brûlant.

Les petites Choletaises
Au jour du combat
En bonne Française
Suivraient nos soldats,
Vrai foudre de guerre
Même en temps de paix,
Elles rêvent sans mystère
La mort des Anglais.

Les petites Choletaises
Ne seront manquer
Par gentillesse
De séduire l'étranger
Leur beauté divine
Faite de perfection
Fera d'elles j'imagine
Le clou de l'exposition.

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