Zoom sur l'exposition Choletmorphose - épisode 2
Le service des Archives municipales présente, jusqu'au 6 avril, une exposition intitulée Choletmorphose qui retrace l'évolution urbanistique de la ville de Cholet, de la période gallo-romaine à la Première Guerre mondiale.
Les archivistes mettent en lumière un objet présenté au public. Aujourd'hui, intéressons-nous au blason de la famille de Broon.
Une famille d'origine bretonne
René-François de Broon, héritier de la seigneurie de Cholet, est issu de la famille de Broon dont le nom est tiré de la terre de Broons, localité située dans le département des Côtes d'Armor. Famille qui appartenait à la vieille noblesse bretonne dont la première branche de cette maison s'est fondue dans la famille des Du Guesclin. Le marquis René-François appartient, quant à lui, à la deuxième branche des Broons, plus vraiment bretonne par le jeu des alliances matrimoniales. C'est au cours du XVI-XVIIème siècle que cette branche connaît sa période d'apogée. René-François devient, par héritage, seigneur de Fourneaux en Ille-et-Vilaine avec des propriétés également en Normandie.
________________________________________________________________________
René-François de Broon
Petit neveu de René Barjot, seigneur de Cholet, René-François de Broon hérite de la seigneurie de Cholet en 1668. Il devient marquis de Broon pour ses terres de Cholet par lettres patentes d'octobre 1677, vérifiées au Parlement de Paris le 31 août 1678.
Il se marie avec Marie Berryer, fille de Louis Berryer, Comte de La Ferrière, un financier proche de Colbert, qui fut, tour à tour, secrétaire du Grand Conseil du Roi, secrétaire des commandements de la reine et Conseiller d'État. Entre 1663 et 1665, Louis Berryer fut, par ailleurs, directeur des Offices de la Compagnie des Indes. Sans aucun doute, les contacts de son entreprenant beau-père, en plus de sa position à la Cour, ont pu profiter au marquis de Broon pour assurer le développement de Cholet.
________________________________________________________________________
Développement de Cholet sous le marquis de Broon
Dans la seconde moitié du XVIIe siècle, Cholet connaît une période de prospérité industrielle et commerciale, comme elle n'en avait jamais connue auparavant. Grâce au commerce de ses toiles elle s'élève au rang de petite métropole. Cette prospérité, la cité la doit surtout à son seigneur, René-François de Broon, qui fit naître, sur les ruines de la cité fortifiée, détruite par les guerres de religions, une ville ouverte et industrielle. De nombreux aménagements lui sont attribués :
- le démantèlement de l'enceinte médiévale fortifiée permettant à la cité de se développer ;
- l'ouverture de la rue Salbérie et le prolongement de la rue des Vieux-Greniers unifiant les deux groupements d'origine : Saint-Pierre et Notre-Dame ;
- la construction de grandes halles, à l'angle des rues du Commerce et des Vieux-Greniers, favorisant le commerce des toiles ;
- l'édification d'un nouveau château construit sur l'emplacement de l'ancien, détruit en grande partie pendant les guerres de religions.
Le saviez-vous ?
Un blason sert d'abord au XIIe siècle à différencier et à reconnaître un combattant d'un autre.
Il devient par la suite un signe d'identité et d'appartenance à une famille, communauté, etc.
Un blason se lit de gauche à droite (de dextre à sénestre) et de haut en bas, comme un texte écrit.
Il faut ensuite partir du fond du blason, pour revenir vers les couches les plus au-devant.
Pour les couleurs, il y a :
Concernant la composition du blason :
- celui-ci peut-être partitionné : divisions géométriques du fond (parti, coupé, tranché, taillé, écartelé, etc.)
Il peut être composé :
- de pièces (formes géométriques)
- de meubles (figures dessinées : animaux, objets, etc.)
Attention cependant, il y a une règle simple :
« On ne doit pas mettre émail sur émail, ni métal sur métal ».
Sinon, le blason devient illisible !