Les archives du Choletais
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Journée internationale du souvenir de la traite négrière et de son abolition

23 août

Journée internationale du souvenir de la traite négrière et de son abolition

Dans la nuit du 22 au 23 août 1791, une insurrection éclate à Saint-Domingue. 

Les esclaves réclament la liberté et l'égalité des droits avec les citoyens blancs. Cette insurrection va jouer un rôle important dans l'abolition de la traite transatlantique. 

Depuis 1998, le 23 août commémore la Journée internationale du souvenir de la traite négrière et son abolition.

Encyclopédie de Diderot et d'Alembert. Coll. Médiathèque de Cholet
Encyclopédie de Diderot et d'Alembert. Coll. Médiathèque de Cholet

TRAITE DES NÈGRES (Commerce d'Afrique)

(extrait de l'Encyclopédie de Diderot et d'Alembert, transcription)

C'est l'achat des negres que font les Européens sur les côtes d'Afrique, pour employer ces malheureux dans leurs colonies en qualité d'esclaves. Cet achat de negres, pour les réduire en esclavage, est un négoce qui viole la religion, la morale, les lois naturelles, & tous les droits de la nature humaine.

Les negres ne sont point devenus esclaves par le droit de la guerre ; ils ne se dévouent pas non plus volontairement eux-mêmes à la servitude, & par conséquent leurs enfans ne naissent point esclaves. Personne n'ignore qu'on les achete de leurs princes & que les négocians les font transporter de la même manière que leurs autres marchandises, soit dans leurs colonies, soit en Amérique où ils les exposent en vente...

Si un commerce de ce genre peut être justifié par un principe de morale, il n'y a point de crime, quelque atroce qu'il soit, qu'on ne puisse légitimer. Les rois, les princes, les magistrats ne sont point les propriétaires de leurs sujets, ils ne sont donc pas en droit de disposer de leur liberté, & de les vendre pour esclaves... aucun homme n'a droit de les acheter ou de s'en rendre le maître ; les hommes & leur liberté ne sont point un objet de commerce...

On dira peut-être qu'elles seroient bientôt ruinées ces colonies, si l'on y abolissoit l'esclavage des negres. Mais les hommes ont-ils le droit de s'enrichir par des voies cruelles & criminelles ? Mais je crois qu'il est faux que la suppression de l'esclavage entraîneroit leur ruine. Le commerce en souffriroit pendant quelque tems…

Les âmes sensibles & généreuses applaudiront sans-doute à ces raisons en faveur de l'humanité ; mais l'avarice & la cupidité qui dominent la terre, ne voudront jamais les entendre.

Le Chevalier De Jaucourt

 

 

Lettre du chargé de procuration Tartault adressée à Lecoq, industriel choletais, à Paris, 1 décembre 1789 :

" La nouvelle de l'insurrection des esclaves aux iles nous étoit déjà parvenue par la voye de Nantes. Les noirs n'auroient ils été pressenti sur la motion que monsieur le comte de Mirabeau est en disposition de lever en leur faveur. 

Selon moi, et selon beaucoup d'autres, l'humanité n'est que le pretexte et non le motif de cette dangereuse motion.

Il est d'expérience que nos iles ne peuvent être cultivées que par les negres. La question se réduit donc à savoir si nous devons sacrifier cette culture, c'est à dire nos colonies et les avantages que la nation en retire, à la liberté des negres. 

Or nous ne sommes pas en position d'écouter ce dernier sentiment, donc le véritable motif de la motion est de détruire le commerce francais ; et dans quel tems, que deviendront, si elle passe, des millions de francais qui ne vivent que par le commerce ? 

Y a t il de l'humanité à les sacrifier à la liberté de quelques negres nés esclaves et dont nous ne changeront point l'état ? 

Sans doute un pareil projet n'a pu être conçu que par nos ennemis … "

1J51 - Correspondance Lecoq, 1789. Coll. AMC
1J51 - Correspondance Lecoq, 1789. Coll. AMC
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