Autrefois, se baigner en rivière ou en étang
Au XIXe siècle, il était courant de se baigner dans la Moine, en face du château...
Avant l'aménagement des piscines, la rivière constituait un espace de bain potentiel, notamment pour les classes populaires, mais n'était pas sans causer quelques problèmes. En 1797, le maire de Cholet invite les baigneurs de La Moine à profiter de l'eau avec pudeur. Car les jeunes gens et les militaires se baignent dans le plus simple appareil, et, sortant de l'eau, déambulent au soleil pour se sécher. La situation est jugée contraire aux bonnes mœurs alors même que les femmes lavent leur linge à la rivière et que les nageurs sont visibles depuis les hauteurs de la ville. L'idée d'imposer un vêtement de bain aux hommes n'est même pas envisagée puisqu'il est admis dans l'usage, avant 1810, que la gent masculine se baigne nu. Alors, à l'approche du beau temps, la municipalité va simplement définir un périmètre de baignade excentré de la ville et l'interdire depuis La Grange jusqu'à Grangeard (un peu plus loin que le Pont Neuf). Au delà de cette limite, libre aux hommes de continuer leur trempette estivale sans vêtement. Cette interdiction, publiée aux sons des tambours et couplée d'une peine de prison pour les récalcitrants, sera répétée pendant plus de trente ans, chaque été, preuve que la population masculine ne s'y soumet pas de bon gré. Puis les baigneurs de La Moine disparaissent des documents d'archives. Entre-temps, teintureries, blanchisseries, tanneries et autres activités humaines ont pollué la rivière qui s'est transformée en cloaque nauséabond.
En 1866, une plage avec cabanes est aménagée à l'étang de La Godinière. Des bains y sont organisés l'été " sous la protection des hommes les plus honorables de la cité et de quelques gardiens " et ne sont autorisés qu'aux conditions suivantes : " pas de mélange de sexe " et " vêtements que réclament la décence ". Au moins, les femmes ont désormais un espace de baignade !